dimanche 27 janvier 2008

AU THEATRE CE SOIR...JEREMIE OU....

Paris le 14/01/2006.

Récit tragi-comique.

Tous les évènements narrés dans cette nouvelle sont imaginaires.



DAVID ATLAN………..Le papa de Jérémie.

RACHEL ATLAN………. La maman..

JEREMIE ATLAN……….Le fils. 6 ans.

LILAINE ASSOUS………Une amie de lycée. 8 ans.

LUCIEN SHASS………….Son instituteur.

ANDRE HATTAB…………Le Directeur de la Yechiva ‘ Abraham avinou’.

GILBERT GANOUNA……Le médecin de famille.

BERNARD AZOULAY……L’autre ami de classe de Jérémie. 7 ans.


Jérémie ou l’enfant qui écrit et parle à D ieu

‘….Demande et tu obtiendras…. !’

Jérémie Atlan est un jeune garçon de 6 ans.

Intelligent mais naïf.

Il est fils unique.

Ses parents juifs tunisiens, traditionalistes, très versés dans les saintes écritures, lui ont enseigné et inculqué que sans la présence de D ieu rien ne peut être accompli.

Il a retenu cette recommandation depuis son berceau.

‘…Demande et D ieu y pourvoira… !’

Un vœu pieux sans trop grande résonance chez ceux qui prient peu et demandent beaucoup. Sans être récompensé . D’où leur scepticisme et le doute d’un grand nombre qui ignorent cependant les bienfaits du Seigneur , même minimes. Mais justifient une quelconque récompense reçue par le fait du hasard.

Jérémie s’imprègne donc de cette expression au point qu’un soir, alors qu’il est allongé sur son lit, il décide de mettre à exécution cette maxime.

Il écrit sur une feuille quadrillée vierge ceci…

‘…Achem… ! Mes parents disent souvent que tu accomplis des miracles… ! Ils y croit fermement et je ne peux mettre en doute leur parole… ! Moi aussi… ! Depuis un certain temps, je rêve d’avoir un présent de ta part.. ! Je ne peux rien leur demander au vu de leur situation modeste et je ne peux aussi te contraindre à m’offrir un présent de mon choix. Je te laisse libre de choisir , A chem sans te forcer ce que tu juges convenable pour moi… ! Merci… !’

Il plie sa feuille en quatre et la met sous son matelas près de son livre de psaumes.

Satisfait par sa requête, il s’endort paisiblement…

Le lendemain matin, comme à son habitude, son papa DAVID l’accompagne à pieds à sa yeshiva.

Sa maman RACHEL restée à la maison, vaque à son ménage.

Elle rentre dans la chambre de son fils pour aérer et changer les draps. Elle retourne le matelas et là, elle tombe par hasard sur ce papier plié en quatre. Elle lit.

Elle est surprise par le contenu. Elle retient ces quelques mots.

A midi, David, son époux rentre de son travail pour déjeuner.

-‘….Tiens…. ! Lis… !’

Elle lui tend la feuille de papier. Il en prend connaissance.

‘…S’il commence à croire que le père Noël est D ieu, nous ne sortirons pas de l’auberge…. !’

‘…Nous lui tenons tellement ce langage qu’il a fini par se convaincre qu’A chem offre tout… ! Il suffit de le lui demander pour obtenir… ! Que vas-tu faire…. ?’

‘…Doutes tu qu’il ne puisse pas tout faire…. ?’

‘…Pas du tout… ! Je pense seulement que si son souhait n’est pas accompli, il va douter et il en déduira que nous lui mentons… !’

‘…Réfléchir à cette situation imprévue…. ! Je vais lui acheter une babiole … !’

‘…Que tu mettras sous la cheminée que nous n’avons pas… ?’

‘…Dans sa chambre… ! En espérant que son caprice sera le dernier… !’

A suivre..

Quelques jours plus tard, Jérémie rentre après les cours dans sa chambre. Et là il tombe sur une boite toute neuve posée sur sa commode.

Il l’ouvre avec précaution et découvre une belle paire de basket.

Il est ahuri par ce divin cadeau. Il l’essaye. Elle est à sa mesure.

‘…En plus mon D ieu, tu connais ma pointure… !’

Il se fend en remerciements..

Il referme l’offrande et prend soin de cacher son bien de D ieu sous son lit, derrière un carton, à l’abri du regard de sa maman au cas où…

Il en conclut que D ieu donne lorsqu’on lui en fait la demande.

Au petit déjeuner, il ne souffle mot à ses parents.

L’enfant s’est bien gardé de dévoiler ce qu’il a reçu la veille.

Ce sera son secret entre A chem et lui.

Puis réfléchissant en cours de chemin, il reconnaît que le fait de dissimuler de telles choses vis à vis de ses parents serait mal vu par A chem. Comment réagiront t’ils s’ils apprenaient que A chem lui a offert un cadeau… ? Il décide de leur en parler le soir.

Il ne veut pas paraître menteur surtout car supposons que sa maman tombe sur cette paire de chaussures, que va t’il avancer comme motif… ?

Mais sa conviction est faite D ieu existe bien et pourvoit si on demande.

Il est satisfait par cela, ses parents ne mentent pas sur ce point.

Le soir, chez lui, il rentre dans sa chambre et fait ses prières reportant à demain ce qu’il avait l’intention de dévoiler. Il jette un coup d’œil par dessous son lit avant de s’endormir afin de s’assurer que son présent est toujours là et qu’il n’a pas rêvé.

Une semaine se passe et les parents pris d’un doute les jours précédents sont rassurés ; leur fils s’est contenté d’un cadeau providentiel.

Tout semble rentrer dans l’ordre. Hélas, ils se trompent.

Deux semaines s’écoulent et Jérémie réécrit à la lumière de sa lampe de chevet une autre missive….

‘…A chem, sans vouloir abuser de ta grande générosité, te serait t’il possible de m’offrir…. !’

Là, son stylo ne marque plus. Il pense que D ieu trouve sa nouvelle demande abusive.

Il constate que l’encre de son bic stylo est épuisée.

Fort de ce constat, il reprend un autre bic pour continuer sa missive . Il est convaincu que ce n’est pas A chem qui l’a freiné dans sa démarche.

La pointe de son nouveau stylo repart et voilà notre jeune garçon satisfait.

Il continue…

‘…Une belle chemise… ! C’est bientôt la fête des garçons… ! Je ne te donne pas mes mensurations, tu les connais déjà… ! Toda raba.. !’

Il s’empresse de la mettre sous son matelas à côté de la première missive. Il s’endort.

Même scénario que les trois semaines auparavant.

Sa maman découvre le nouveau pli. Elle respire profondément sur le coup de la nouvelle découverte. Prise de panique, elle téléphone à son mari…

‘…David… ? Il demande une chemise, cette fois ci à Achem… ?’

‘…Calme toi…. ! Calme toi… ! Je trouverai une solution à ce problème… !’

‘…Bientôt si cela continue, il va demander une voiture et que sais-je encore.. ?’

‘…Il n’est pas en age de conduire enfin… ! Donc pour la voiture, on verra plus tard.. !

‘…Il va trouver autre chose… ! Ca va tourner au cauchemar, cette histoire… !’

‘…Tu exagères comme d’habitude, tu dramatises tout. Il connaît nos limites… !’

‘…Mais enfin, il écrit à D ieu pas à nous… ! A chem ne connaît pas les limites, imagine un instant qu’il ne pourvoit plus à ses souhaits, qu’allons nous lui rétorquer, s’il nous pose la question…. ?’

‘…On verra, on va réfléchir à la question… !’

‘…En attendant tu fais quoi… ?’

‘…Assouvir sa demande… !’

‘…Je divague… !’

‘… Il faut lui en parler en lui présentant la chose avec des paraboles… !’

‘…Des paraboles… ? A son age… ? Il ne comprendra rien, et si tu lui avoues que c’est toi qui lui offre ses caprices, nous passerions pour des menteurs et il en fera un chagrin, tu veux le rendre fou mon FIIIIIIILS…. ?’

‘…D ieu m’inspirera… !’

‘…Toi tu t’inspires et notre fils respire tout le bien de D ieu… !’

A suivre…

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