mardi 13 novembre 2007

SOUVENIRS ...OMMI EL HANINA.

OMMI EL HANINA.



A peine né, j’ai tout de suite senti l’odeur de la mer et les chants des mouettes. Et j’ai compris que je ne serai pas un enfant des grandes villes mais de la banlieue nord.

J’ai reconnu la bise marine, le sirocco et tous les vents.
J’avais l’impression que ce pays dans lequel je suis né Halqeloued, ne m’était pas inconnu.
Qu’il était inscrit dans mes gênes.
Ce fut ma seconde maman OMMI EL HANINA.

Depuis, elle ne m’a pas quittée. J’ai encore dans les oreilles les divers timbres de voix de mes amis. Le nom des rues et les emplacements où j’ai joue, flirté, disputé, pleuré. GRANDI.

Toutes les fois, que je rentre au pays en vacances, je consacre un jour à revisiter ce que je n’ai jamais oublié. Je repasse dans ma vieille bicoque, ce film sans End.

Et c est toujours le même scénario à répétition.

Sans me lasser, je repasse devant mon ancienne maison, complètement détruite. Alors là, je la reconstruit en un clin d’œil, et je me revois penché par-dessus mon balcon. Je revois la fenêtre de ma chambre. Et mon lit juste au-dessous du rebord. Mon père qui ronfle la bouche ouverte.

Je me revois escalader les grilles en fer forgé et aux pics acérés de la villa d’en face, LES LENDEMAINS QUI CHANTENT, qui gardait jalousement au printemps les roses, les lys et œillets. J’en chapardais quelques unes le cœur battant non pas peur du proprio des lieux mais par la crainte que m’inspirait ma mère si elle me surprenait dans ce lieu clos.
Le maître des lieux était tout le temps en vacances.

Peu intelligent à mon age, je n’imaginais pas qu’en lui apportant des fleurs cueillies fraîchement, elle faisait la relation entre celles là et celles du jardin d’en face. J’étais confondu par ce larcin.

J’entends encore la voix de ma grand-mère Meiha, mémè Yinyin, qui répétait à l’envi, son sempiternel refrain...’...YE HAYEEEE.... !! Armi ââ’ouina ââl bsal ou loubia... !’ ( O Victorine, jette un coup d’oeil sur le ragoût de haricots... !’ Elle craignait que ce dernier passe en enfer, qu’il brûle et que nous restions le ventre creux. La réponse de maman était toujours la même ‘...Yejji mel tyaouid... ! (Cesse de répéter) Et mon papa qui ajoutait son grain de sel avec son haleine Boukheique ‘...Iye techqet ommOOOq... !’ (Penses tu qu’elle va se taire ta maman... !) Début d’une altercation qui finissait souvent à l’avantage de ma mère.
Mon père allant cuver son alcool au lit dans de grands ronflements.

J’entends encore la voix de ma mère qui m’appelait le soir avant que la nuit ne tombe, par le balcon....Il fallait que je sois à portée de sa voix sinon c’était les coups de manche à balai.

Et des coups de manche à balai, j’en ai reçu.
Je porte encore les stigmates dans ma mémoire qui tardent à ce cicatriser.


Omi el HANINA, m’a beaucoup bercée par les doux clapotis des vagues qu’elle susurrait à mes oreilles de bébé. C’est elle qui m’a le plus instruit. C’est elle qui m’a élevé.
C est elle qui m’a donne le goût de la vie. OMI EL HANINA. Ma seconde mère.



La voix de Ma mère....Prochainement.

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