mardi 13 novembre 2007

SKETCH

Albert le beau.

Notre communauté est connue pour son autocritique.

Nos grands comiques ont soulevé des tonnes de rire universel, par leur humour franc, jovial, provoc, sincère et bon enfant.

Leurs sketchs et histoires farfelues ont mis sur scène la dérision et leur autodérision.

La moquerie passe d’abord par soi même, avant de s’attaquer aux autres.

Une délicatesse dont ils ont abusé avec délectation.

Voilà ! Vous avez donc compris, je vais mettre mon portrait en pâture.

Ma personnalité ne souffrant d’aucun complexe ni commentaire, je vais disserter sur mon physique sans méchanceté, en y mettant beaucoup de sérieux. Qui mieux que mon œil, mon regard ou mon miroir, peut réfléchir mon image, avec beaucoup de vérité et sans détour.

Mais avec douleur et chagrin.

Que reste t-il de mon beau physique, de ce corps musclé, svelte, léger, sportif, énergisant, d’hier ?
Presque rien !

Sinon une tête chauve, à la face bouffie pareille à une "ftira" (beignet.)
Des sourcils en broussaille que je régularise; des poils rebelles qui poussent sans arrosage.

Ils ne sont pas loin de balayer la surface de ma lèvre supérieure si je ne les contrôle pas.

J’ai pensé un moment à me faire tirer la peau, me redonner de l'allure, c’est la grande mode paraît t-il, mais à mon âge, n’ai-je donc rien d'autre à faire ?

Pour qui ? Pour quoi ? Pour moi ? Bof !

Mes épaules carrées se sont arc-boutées dangereusement, tandis que mon cou de "jeune bélier" s’est transformé en un entonnoir fripé.

Mes biceps, triceps et quadriceps ont fondu, il ne reste plus que des bandes de chair retenues par des os, ou presque.

Mes pectoraux, ma fierté d’autrefois, ont pris l’allure d’une planche à surf, laissant émerger deux petits points marron brun rabougris, incrustés et perdus dans une broussaille emmêlée couleur poivre et sel.

Je suis devenu laid.
Mes abdominaux, je pleure dessus nuit et jour.

Ils étaient comme cette ancienne tablette de chocolat Allal.

Je visionne à présent, en ajustant mes lorgnettes, une étrange forme ronde et proéminente qui m’empêche de voir mes orteils.

Passe encore pour mes attributs, devenus épithètes du sujet que je ne reconnais plus.
Je n’irai pas plus loin.

Mes fesses, quelle horreur !
De fermes à 20 ans, je les contemple distraitement molles et flasques, retenues par un caleçon fleuri (genre chemise à fleurs Antoine le chanteur) sinon elles coulent.

Mes jambes, mille fois je gémis dessus. La guimauve étant plus ferme. J’ai beau contracter et m’acharner à ressurgir ces muscles (couteaux) ankylosés dans les méandres de mes souvenirs.

Les rhumatismes sont à l’honneur et fleurissent sous ma peau.

Mes mollets, où sont-ils donc passés mes beaux mollets de volleyeur ? Plus rien. Partis, enrobés, envolés, mayonnaise.
Tout juste deux paires de saucisson blanc, enflés, imberbes qui font rire mes clientes quand je les découvre au printemps sous un short.

Mes orteils, pleurons dessus et gémissons ! Je les confonds avec mes cors. Quand je me baisse, un bruit de charnière mal graissée me rappelle l’état délabré de ma « cordillère des hanches ».

Par moments, je cherche dans ce physique ingrat, peu flatteur, un détail, un indice majeur ou mineur, qui puisse remonter un moral effondré, mais je ne trouve rien qui me réconforte.

Hélas! Je soupire tendrement, ma tête posée entre mes mains sur les genoux.


Je me dis :
- Albert ! Ce qui compte ce n’est pas tellement le regard des autres, mais celui de tes enfants, de ta femme qui te trouve toujours aussi beau que le premier jour.

Alors, je me relève et j'ai envie de cracher sur ce miroir qui semble m’induire en erreur.

Vous voyez, franchement, je préfère m’occuper de ma personne que des autres.

Comme suite à ce que j'ai dit plus haut, ma carcasse s'est enjolivée d'une arthrose lombaire, ma jambe s'est raccourcie de deux centimètres.

Le kiné, à force de m'étirer, m'a rallongé la jambe gauche; ce qui m'oblige à marcher un pied sur le trottoir, l'autre sur la chaussée, pour garder un certain équilibre moral.

Depuis que la mairie a installé des bittes en fer, à hauteur des attributs, passage piéton oblige; je reçois, presque tous les soirs, sur le chemin du retour, l'extrémité de l'une d'elles, au milieu de mon entrejambes; chaque fois que je me retourne pour voir "des amies", c'est dur à encaisser, et cela fait mal.

La rançon du voyeurisme !

4 commentaires:

Michelle - Artiste Peintre a dit…

Tu devrais montrer une photo de toi à l'époque de Jacques Chazot quand tu faisais partie de son ballet.
http://img138.imageshack.us/img138/6817/
patineuraa3.jpg

Anonyme a dit…

iL AURAIT FALLU QUE CHARLES AZNAVOUR FASSE UNE AUTRE CHANSON! CAR C'EST DOMMAGE DANS LA DESCRIPTION IL MANQUE LES BAS TOMBANT SUR LES CHAUSSURES...
Si non c'est un bel autoportrait , qui donne réellement envie de voir le personnage.

Anonyme a dit…

bonjour,
Depuis ce matin, j'ai des démangeaisons aux chevilles, en regardant de près je trouve des petits duvets qui ressemblent à des plumes d'oiseaux, alors j'ai pensé que c'était peut-être comme le proverbe tunisien "SOURI OU SAKIH BIL RICH", est ce une maladie Docteur???

Breitou a dit…

-Ca y est je l'ai mise Michelle, tu ne vois pas comme je vais me gêner d'autant plus que tu es ma décoratrice perso.

-Non franssoueze, c est quue tu vas prendre un grand départ.
Prèpare toi tu va voer comme Icar.

Hatte henè je ne fais que celà voler voler voler ..VOLAAAAAREEE...!!

'Semha, c 'est que je ne porte pas de bas, mes hauts me suffisent à me lamenter..:) :) :)

Tu me voir ici....??? Comment..??