samedi 15 décembre 2007

La Source.

D’une source jaillit l’eau vive.

Les souvenirs sont ainsi.

Limpides et clairs. Et s’étirent.

Ils coulent sur le lit de ton enfance.

Cette mémoire dorée d’antan.

Des chants, des odeurs, des petits pas, des blas blas

Des parfums, des effluves qui ne te quittent pas.

Des photos, des paroles sages que tu n’oublies, n’est ce pas... !

Et soudain tout redevient magique comme par enchantement.

Le rideau s’ouvre, spectateurs, sur sa scène

Sur ses planches vernies défilent ses envies,

Ses contes et histoires souvent narrés par l’ancien sur le seuil d’une skiffa.

Pas loin d’un ‘bir’*où dort l’eau sereine n’est ce pas ... ! * Puits.

Qui rappelle le reflet d’un visage d’enfante.

Où d’un cep de vigne qui pousse et s’étale malgré les ans.

Vétuste sans doute mais toujours vert à ton regard d’aujourd’hui.

Le voilà qui longe des années plus tard la lisière de ta mémoire.

Sans vieillir, il s’abreuve en secret

Sans perdre ses racines, il vit comme vit en toi

Ta petite jeunesse jolie

Et aujourd’hui femme épanouie.

L’oubli s’oubli lorsque le vent du passé caresse

La palette de tes couleurs dont tu connais l’ivresse.

Heureuse icelle qui revient de loin, pépé

Pour redonner vie à celui qui ne meurt jamais.

Elle aurait pu dire Mesdames et Messieurs

‘...Peindre est ma vraie nature... !’

Car qui peint son pays peint aussi l’amour.

Car qui écrit, dessine sa vie et nul mot dérisoire

Soit t’il n’est vain lorsque coule dans ses veines

Sa nostalgie.

Lorsqu’il s’agit de la croquer, son goût est amer

Mais lorsqu’on la vit en secret dans son cœur

Par sa plume ou son pinceau, alors monte la sève

De la renaissance, de la reconnaissance.

L’ingrat n’a pas de foi.

La gratitude mérite toutes les religions.

C est de bon aloi.

Elle aurait pu dire

‘...Et combien même je peindrai... !’

Et j’aurai pu dire

‘...Et combien même j’écrirai... !’

Que de combien lorsque l’on songe à l’autre.

A celui qui nous a bercé pas loin des terres arides

Mais auprès de l’eau saumâtre qui donne rendez vous

Aux soleils levants ou couchants.

Lorsque ma mère me dit...

‘...Touacht blédi... !’ ‘ J’ai langui mon pays... !)

Je la regarde ma vieille, sans mouiller mes yeux

Mais mon cœur bave la pluie du souvenir.

Je me gave cependant de que j’ai vécu

La tête tournée vers mon horizon.

Hélas, je trébuche à chaque fois lorsque je vois devant moi

Ce pays que je n’aime pas.

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